Au programme de votre revue de presse BeCLM de l’actualité du blanchiment cette semaine :
- Selon David Leppan, créateur de World-Check, « La compliance viole la protection des données ».
- Que retenir des lignes directrices ACPR/TRACFIN ?
N.B. : L’actualité de la LCB-FT impose parfois de dépasser le simple constat et le relais d’articles.
Qu’il s’agisse du retour critique de David Leppan sur les bases de données de vigilance, ou des nouvelles lignes directrices ACPR-TRACFIN, une même exigence se dessine : rendre la conformité à la fois plus lucide, plus humaine et plus rigoureuse.
C’est cette voie que nous défendons dans cette revue de presse un peu particulière, où nous avons choisi d’exprimer nos convictions.
Très bonne lecture :
David Leppan (fondateur de World-Check) dénonce les dérives de la compliance fondée sur la donnée non vérifiée
28 avril 2025
Source >> Le Temps
Dans un entretien publié cette semaine dans Le Temps, et réservé aux abonnés du journal suisse, David Leppan – fondateur de World-Check, la base de données de référence pour l’identification des PPE et des personnes présentant un risque de conformité – revient avec une franchise rare sur les dérives du modèle qu’il a contribué à construire :
« Le système de lutte contre le blanchiment d’argent fonctionne à partir de bases de données anciennes, erronées, souvent sorties de leur contexte. »
« Ce que nous avons créé est devenu un monstre. »
« La compliance, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, viole les principes de la protection des données. »
Selon lui, le recours croissant à des listes d’exposition publique ou médiatique, fondées sur des informations agrégées sans contrôle ni droit de réponse, mène à une mécanique déshumanisée : des individus sont jugés à partir d’articles de presse, de contenus en ligne mal interprétés, parfois erronés, souvent impossibles à faire corriger.
S’il critique ouvertement ce système, David Leppan ne s’en retire pas pour autant. Son propos oriente clairement vers un nouveau modèle : toujours efficace, mais plus éthique, fondé sur la vérification humaine, le consentement et une plus grande transparence dans l’usage des données – autant de principes incarnés, sans qu’il la nomme jamais, par la structure qu’il a fondée récemment : Managing Reputational Risk.
Une critique qui fait écho à certaines convictions de BeCLM
La remise en cause du modèle World-Check par son propre fondateur ne peut qu’interpeller. Elle rejoint, sur plusieurs points, des convictions profondes portées par BeCLM : le volume des données n’a jamais garanti leur qualité, et la conformité ne se résume pas à l’agrégation de signaux faibles mal qualifiés.
Mais au-delà de cette critique salutaire, la proposition de David Leppan appelle aussi à la prudence. L’éthique proclamée ne suffit pas : elle doit s’appuyer sur des principes opérationnels rigoureux. Chez BeCLM, nous faisons le choix de n’utiliser que des données légalement accessibles, croisées, vérifiables et tracées. Nos traitements sont fondés sur un socle juridique clair, documenté et auditable. Ce qui nous distingue, ce n’est pas seulement la performance de notre technologie, c’est la manière dont nous l’utilisons.
L’intention de rendre la compliance plus humaine, plus responsable, est évidemment partagée. Mais pour qu’elle soit efficace, elle ne peut reposer sur une promesse. Elle doit reposer sur des engagements concrets : qualité de la donnée, transparence des sources, et capacité à justifier les décisions.
➔ Voir notre article : Listes gratuites GDA / PPE : que faut-il en penser ?
➔ Voir également : La qualité des données KYC : l’angle mort de la conformité
Conclusion
L’interview de Leppan n’est pas sans arrière-pensée commerciale.
Mais elle révèle une chose : le débat sur la souveraineté et la responsabilité dans les outils de conformité est à nouveau public.
« La confiance ne se construit pas avec des algorithmes invisibles, mais avec de la transparence et du discernement. », conclut Leppan.
Et c’est une bonne nouvelle pour BeCLM, qui n’a pas attendu cette prise de conscience pour défendre ces exigences.
Mise à jour des lignes directrices ACPR–Tracfin sur la surveillance des opérations et les obligations déclaratives
23 avril 2025
Source >> ACPR
L’ACPR et Tracfin viennent de publier une nouvelle version de leurs lignes directrices, actualisant celles de 2018.
Le texte conserve l’esprit initial mais précise plusieurs points majeurs pour les dispositifs de LCB-FT.
Ce qu’il faut retenir :
- Renforcement de l’approche par les risques
La vigilance porte désormais autant sur les clients que sur les opérations elles-mêmes.
BeCLM permet d’appliquer cette approche aux opérations sensibles grâce à une cartographie des risques personnalisable et une bibliothèque d’indicateurs métiers étendue, le tout configurable en fonction du profil d’exposition de chaque client.
- Surveillance accrue des opérations sensibles
Les retraits atypiques, même par des non-clients, doivent être analysés.
BeCLM permet de configurer des scénarios spécifiques pour ce type d’opérations.
- Encadrement de l’usage de l’IA
L’IA est utile pour affiner les contrôles mais ne peut remplacer le discernement humain.
BeCLM privilégie une IA assistante, sans décision autonome.
- Paramétrage et suivi des outils exigés
Il devient indispensable de mesurer l’efficacité des alertes et d’ajuster les seuils.
La solution BeCLM permet un pilotage continu du dispositif et une reconfiguration agile.
- Formalisation du traitement des faux documents
La détection d’un faux ou d’un deepfake doit conduire à une déclaration.
BeCLM trace systématiquement les anomalies et documente leurs traitements dans un PCR.
- Clarification du délai de déclaration de soupçon
Le délai court dès la suspicion, pas à partir de l’alerte.
Les PCR BeCLM permettent de justifier précisément les délais observés.
En Conclusion
Cette mise à jour confirme l’évolution attendue des dispositifs : moins d’automatisation aveugle, plus d’analyse raisonnée, plus de traçabilité.
Des exigences que BeCLM intègre nativement depuis sa conception.
Très bonne semaine à toutes et tous