La revue de presse BeCLM – Semaine du 16 juin 2025
Au programme de votre revue de presse BeCLM de l’actualité du blanchiment cette semaine :
- Mise à jour majeure de la liste des pays à risque de l’Union européenne.
- L’ACPR lance une nouvelle enquête sur les obligations LCB-FT des courtiers.
- Rapport d’activité 2024 de Tracfin : chiffre record de déclaration de soupçon, des progrès nécessaires en vigilance.
- Le Gafi met à jour sa liste grise.
Très bonne lecture :
Dix pays entrent, huit sortent : mise à jour majeure de la liste des juridictions à haut risque de l’UE
10 juin 2025
Sources >> Union Européenne
Le 10 juin, la Commission européenne a actualisé sa liste des pays tiers à haut risque en matière de LCB-FT.
Dix nouveaux pays y figurent :
Algérie, Angola, Côte d’Ivoire, Kenya, Namibie, Laos, Liban, Monaco, Népal, Venezuela.
Huit en sortent :
Barbade, Gibraltar, Jamaïque, Panama, Philippines, Sénégal, Ouganda, Émirats arabes unis.
Attention, ce n’est pas la « liste noire » du GAFI, mais la liste européenne des juridictions à surveiller de près.
Conséquence immédiate : vigilance renforcée obligatoire pour toute relation d’affaires impliquant l’un des pays listés à date de publication.
BeCLM a intégré cette mise à jour dès sa parution.
Les flux sont réévalués automatiquement, les profils clients recalculés, sans action manuelle.
L’ACPR lance une nouvelle enquête sur les obligations LCB-FT des courtiers
10 juin 2025
Source >> ACPR
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (« ACPR ») lance en 2025 une nouvelle enquête à destination des courtiers soumis aux obligations LCB-FT, après celles de 2020 et 2022.
Le questionnaire, actualisé pour refléter les évolutions réglementaires, sera disponible en ligne du 10 juin au 10 juillet 2025. Il vise à recueillir des données sur l’activité des courtiers et à vérifier leur conformité aux obligations LCB-FT. Sont concernés les courtiers en assurance et en opérations de banque inscrits à l’ORIAS avant le 31 décembre 2024.
Cette enquête s’inscrit dans le cadre du renforcement européen de la lutte contre le blanchiment, notamment avec la création de l’AMLA.
Le questionnaire est accessible ici
Rapport Tracfin 2024 : plus de déclarations, mais une vigilance toujours à structurer
12 juin 2025
Source >> Tracfin
Avec 211 165 déclarations de soupçon reçues en 2024, Tracfin enregistre une hausse de 13 %, portée par les banques (+22 %) et les compagnies d’assurance (+20 %). Les PSAN confirment leur montée en charge. Mais Tracfin insiste : trop de déclarations restent incomplètes, non contextualisées ou non motivées.
Trois axes prioritaires sont annoncés pour 2025 :
- améliorer la qualité des déclarations,
- travailler le volet disciplinaire avec les superviseurs,
- accompagner la généralisation du nouveau formulaire ERMES (la nouvelle interface électronique de déclaration de soupçon mise en place par Tracfin pour moderniser et fiabiliser le traitement des signalements).
À noter : les avocats ne transmettent que 15 déclarations en 2024, et les intermédiaires en assurance restent très en retrait (–9 %).
Pour répondre aux exigences de Tracfin — des déclarations plus claires, mieux structurées, et exploitables dès réception — BeCLM fournit un cadre adapté : profils de risque motivés, indicateurs configurables, données actualisées automatiquement, et historique complet des décisions. De quoi nourrir des déclarations de soupçon pertinentes, fondées et directement exploitables dans ERMES.
GAFI : deux nouveaux pays sous surveillance, trois en sortent
13 juin 2025
Source : GAFI
Réunis à Strasbourg les 12 et 13 juin, les membres du GAFI ont mis à jour leur liste grise. Deux entrants : la Bolivie et les Îles Vierges britanniques, épinglées respectivement pour des faiblesses structurelles face au narcotrafic et pour leur usage massif comme juridiction de complaisance. Trois sortants : la Croatie, le Mali et la Tanzanie. La Croatie était, depuis un an, le seul État listé de la zone euro — une anomalie désormais corrigée.
La liste noire reste inchangée.
En parallèle, le GAFI a repris ses travaux sur la recommandation 16 (traçabilité des paiements) et l’inclusion financière.
Liste noire, liste grise : quelle différence ?
La liste noire vise les pays qui refusent de coopérer ou présentent des défaillances majeures sans plan de remédiation.
La liste grise, elle, regroupe les juridictions à risque, mais engagées dans un suivi renforcé.
Pour les assujettis, cela se traduit par un niveau de vigilance accru, mais de nature différente : approche renforcée obligatoire dans un cas, appréciation contextuelle dans l’autre.
Très bonne fin de semaine à toutes et tous